Les musulmans mangent halal, tuant à l’occasion leurs moutons dans leur baignoire, ne boivent pas d’alcool, autorisent très peu de libertés à leurs femmes, fréquentent les écoles coraniques, doivent effectuer un pèlerinage à la Mecque, enterrent leurs défunts à même la terre. Partant du principe que tout ce qui est inconnu effraie, les rites de la communauté musulmane intriguent, suscitent moult réflexions, les réduisant à cette seule expression de leurs coutumes, les soupçonnant tous de fanatisme religieux, et dénonçant leurs croyances comme ancestrales et dépassées. En quelques évènements horribles partout dans le monde, et plus proches de chez nous, de part les actualités récentes, les extrémistes « offrent » aux musulmans en général une image difficile à supporter. Il en résulte que les musulmans et leur religion, l’Islam, sont perçus comme des opprimeurs, qui réduisent les droits des hommes et voilent les femmes, s’adonnent à la prière plusieurs fois par jour, et partent à l’occasion exorciser tout ceci dans des actions d’éclats, des actes kamikazes d’une violence extrême, qui semblent être la destinée de la jeunesse émergeante. Une hérésie et un véritable fléau qui nuit à l’ensemble de la communauté qui a beaucoup de mal à exprimer son attachement à son héritage culturel, traditionnel, religieux sans être montré systématiquement du doigt. La plupart des musulmans ne demandent rien à personne si ce n’est le respect.
Des groupuscules puissants, se revendiquant d’Allah, sèment la terreur sur la planète et par amalgame, le ressenti se généralise et rejaillit sur l’ensemble des musulmans. Hors les extrémistes constituent, pour la communauté musulmane un très grand danger, mettant à mal la perception de leurs croyances et leur intégrité la plus profonde, en projetant l’horreur d’un danger imminent et constant, au nom d’un Dieu qu’ils partagent. Pour les observateurs peu avisés et les esprits obtus, tous les musulmans sont mis dans le même panier et la même mouvance enragée. Le malaise vient justement de ce phénomène d’assimilation qui entraine une islamophobie grandissante, qui ne laisse plus la place à une pensée cohérente et intelligente. L’Islam est, la plupart du temps, perçu comme une religion machiste, tyrannique, qui pousse à l’exaltation et aux actes terroristes. Une vision terrible qui s’est franchement généralisée en peu de temps, et ôte la vraie spiritualité du Coran. L’ignorance entrainant la peur et le rejet. Les musulmans ne souhaitent pas toujours se « justifier » quant à leurs croyances, évidentes pour eux, puisqu’ils ont grandi avec. Ils tentent de se revendiquer de la vraie essence du Coran et ne souhaitent pas toujours passer leur temps à condamner le terrorisme.
Ils sont les premiers à pâtir de cette image véhiculée en occident, qui ne crédibilise pas leurs textes religieux, font l’objet de raccourcis et ne vantent guère les vraies valeurs et l’humanisme contenus dans l’Islam. Même si certaines personnalités plus ouvertes ne se laissent pas impressionner par ces discours réducteurs, et que la majorité veille à garder un point de vue objectif et décent, il faut bien reconnaître qu’à l’époque de l’image et de la communication toute puissante, les raccourcis sont flagrants et causent de nombreux dégâts dans l’imaginaire collectif. Les uns se sentant menacés, les autres se repliant dans leurs croyances pour juguler la phobie anti religieuse. La radicalisation n’est pas systématique dans la communauté musulmane mais par contre, vue de l’extérieur, la stigmatisation l’est quasiment toujours. Les stéréotypes vont plutôt crescendo, et la nécessité de faire la part des choses n’est pas forcément mise en avant.