Ils prennent désormais des chemins encore plus sectaires, pour les montrer du doigt dans une société, qui devrait au contraire, les attendre et les accueillir à bras ouverts. Au lieu de ça, la seule évocation de la jeunesse fait souvent soupirer ce qui ne le sont plus, et les jeunes se retranchent parfois dans leur univers, alimentant ainsi les pires opinions les concernant. Adolescent ou très jeunes adultes ils souffrent tous de ces clichés qui leur sont attribués et qui semblent les cantonner dans des attitudes assez péjoratives. Jeunesse rimerait systématiquement avec insouciance, sorties, copains. Dans ce microcosme, beuveries et échanges de joints seraient donc monnaie courante, voire passage obligé. Il va sans dire que ces clichés ont été édifié par des adultes dont la mémoire s’est édulcoré au fil du temps, puisque jusqu’à preuve du contraire, il faut bien que jeunesse se passe et elle se passe souvent selon les mêmes schémas, même si la plupart d’entre nous ont tendance à l’oublier. N’accusons pas les jeunes sans nous souvenir de notre propre jeunesse. C’est la société toute entière qui les stigmatise. Les jeunes traineraient tous tard le soir et dormiraient de fait, tard le matin, ne rangeraient jamais leur chambre, ne respecterait rien, ni l’environnement, ni les parents, ni les anciens, ni leurs professeurs, éducateurs et autres personnes en charge de leur enseignement qu’il soit social ou familial. Tout ceci est bien sur extrêmement réducteur, si l’on part du principe que les jeunes se cherchent, forgeant leur caractère, et tentant de se bâtir une personnalité propre, dans un monde qui ne les aide pas toujours.
Une collection non exhaustive de jugements circule ainsi sur eux, sans que personne ne s’en offusque réellement. Ils sont en quelque sorte la cible idéale des maux de notre temps. Les jeunes abusent des substances illicites, n’ont guère d’ambition, s’avèrent parfois être de fieffés fainéants. Les jeunes sont supposés fans de jeux vidéo, de sexe bien sur, n’hésitant pas à collectionner les conquêtes. Les jeunes mangent mal, essentiellement de la junkfood et boivent trop, conduisent en état d’ivresse, ne respectent pas la loi, sont irresponsables, ne se protègent pas, n’écoutent pas les conseils, ne travaillent pas sérieusement, écoutent de la musique à tue tête, ne lisent plus, passent leur temps sur internet ou sur leur téléphone. Ils aiment les marques, n’économisent pas leur argent, attachent trop d’importance au paraître, ne prennent pas soin de leur parents. Ils affectionnent la violence, pratiquent peu le sport, sont paresseux. Toutes ces images, assez terribles, qui assimile le comportement de certains à l’ensemble des jeunes, nuisent à cette belle entité, la jeunesse, les étiquetant et généralisant des défauts qui ne s’appliquent pas à tous !
Un constat qui aggrave la difficulté des jeunes à trouver un premier emploi. Trop jeune pour avoir le poste, manque de maturité et d’expérience, pas assez diplômé, trop diplômé, le monde du travail est particulièrement cruel avec les jeunes qui ont beaucoup de mal à s’y positionner. Lorsqu’un jeune sort de l’école, diplômes en poche, s’il se présente à une offre d’emploi qui semble convenir à son profil, l’attitude du futur employeur est souvent empreinte et influencée par ces stéréotypes, qui correspondent à une présomption d’incapacité due à l’ inexpérience sur un emploi similaire. Un cliché hautement préjudiciable. Pourtant, il faut bien commencer un jour dans la vie active ! Les jeunes sont une cible facile pour phrases énoncées à la va vite, mais qui finissent à terme par laisser une empreinte indélébiles dans l’imaginaire collectif. De plus ces idées toutes faites sont relayées par les média, qui mettent en avant certains traits de caractère injustement ou justement attribués aux jeunes. Il faut être capable d’en faire le tri, de comprendre que la jeunesse a certes, ses particularités, mais qu’elle ne se réduit pas à ces seuls stéréotypes.